Plus d’émotions, moins d’éducation.
Ce sont des mots qui reviennent souvent dans notre univers. Et si notre cible de parent était principalement les émotions – la santé émotionnelle – et non les apprentissages de notre enfant? Et si le plein potentiel de notre enfant pouvait en fait émerger lorsqu’il y a santé émotionnelle?
À l’intérieur de l’univers de Cœur en tête, notre souhait profond est d’aider les parents à faire ce shift : de l’éducation aux émotions. Un shift pas toujours simple dans notre monde actuel alors que l’emphase est, au contraire, souvent mise sur l’éducation et sur l’enseignement à nos enfants de toutes sortes de choses : allant d’enseigner à dormir, à être propre, à réguler ses émotions et ses comportements, etc. À chaque comportement, son apprentissage. Mais la réalité est qu’il y a des choses qui ne s’apprennent pas – des choses qui se développent si les conditions favorables sont présentes.
Une question qui nous a été posée à plusieurs reprises dernièrement est «Mais à quel âge est-ce que les enfants peuvent être responsables de leurs propres émotions?»
Ainsi, on y répond via cette petite capsule connaissances sur les émotions. Mais… pour répondre à cette question, on doit d’abord vous partager nos yeux.
Ce visuel (tiré de Jouer. Grandir. S’épanouir. Dre Deborah Macnamara) illustre les 5 étapes vers la santé émotionnelle et la maturité émotionnelle de nos enfants. Une étape à la fois, ça peut évoluer et se développer lorsque les conditions favorables sont présentes. 🌱 Ces étapes ne se déploient pas ni de l’éducation, ni de l’apprentissage.
Le plus important : Un enfant développe une relation avec ses émotions au fil de temps grâce à l’aide d’adultes qui introduisent l’enfant à ses sentiments. Le rôle du parent (et des grandes personnes significatives) est SI important dans la santé émotionnelle de nos enfants et leur processus de maturation.
On doit arrêter de responsabiliser nos enfants, de les raisonner, de leur ordonner d’agir de façon «mature» ou en apparence mature. Ces choses ne se commandent pas. Mettre l’emphase sur le développement des habiletés (de l’extérieur) alors que l’enfant n’y est pas encore prêt au plan développemental ou encore lorsqu’il se retrouve en surcharge peut faire plus de mal que de bien.
Plutôt, il faut davantage se responsabiliser soi-même en tant que grandes personnes et laisser davantage place à nos rôles de guide, à nos rôles de protecteurs, afin d’aider nos enfants à développer une relation avec leurs émotions au fil du temps. Ça part de nous, de notre relation à nos émotions, de notre relation à leurs émotions.
Et… parfois, même lorsqu’il y a signe de plus en plus de maturité émotionnelle chez notre enfant, il sera nécessaire par moment que l’on step in à nouveau pour les accompagner dans leurs émotions. Pour faire en sorte de préserver leur santé émotionnelle. Quand on y pense, même lorsque l’on devient adulte, qui ne bénéficie pas de coups de pouce lorsque les moments sont plus difficiles?
Chez nos enfants, lorsqu’il a présence d’anxiété ou des comportements agressifs, c’est notre indice que notre enfant (même nos grands!) ont besoin que l’on accomplisse notre rôle de guide et de protecteur à nouveau.
L’anxiété, par exemple, survient souvent lorsque l’enfant est en surcharge et bloqué. Nos enfants anxieux ont besoin de nous.
Afin de plonger au cœur du problème, il est nécessaire d’être solide dans notre positionnement. Plus on reste pris dans l’idée d’enseigner des habiletés, plus on s’éloigne du big picture nécessaire pour mieux comprendre comment accompagner nos enfants vers une bonne santé émotionnelle.
Voyez-vous l’importance d’être cette grande personne qui sait créer les conditions pour que l’enfant préserve ou retrouve l’équilibre et la santé émotionnelle?
Ainsi, la question «Mais à quel âge est-ce que les enfants peuvent être responsables de leurs propres émotions?» devrait devenir «À quel âge voit-on apparaître une relation avec les émotions, des signes de maturité émotionnelle?»
Généralement, on voit ces signes apparaître autour de 5 à 7 ans (parfois vers 7 à 9 ans pour nos enfants plus sensibles). Ainsi, on peut commencer à voir une «responsabilité» partagée, mais il est primordial de comprendre que ceci ne veut pas dire 50-50. Ça signifie que lorsque nos enfants ont besoin (par exemple, anxiété, comportements agressifs, etc.), on step in à nouveau.
Dans notre Mini-formation sur le système d’alarme et l’anxiété, on partage de nombreux repères pour préserver la santé émotionnelle ou pour la retrouver lorsque perdue.
Krysta Letto, M.Sc.
Bonjour dans votre paragraphe
“On doit arrêter de responsabiliser nos enfants, de les raisonner, de leur ordonner d’agir de façon «mature» ou en apparence mature. Ces choses ne se commandent pas. Mettre l’emphase sur le développement des habiletés (de l’extérieur) alors que l’enfant n’y est pas encore prêt au plan développemental ou encore lorsqu’il se retrouve en surcharge peut faire plus de bien que de mal.”
Les derniers mots ne sont-ils pas inversés en voulant dire plutôt “faire plus de mal que de bien” ?
Merci, la correction a été apportée 🙂